« L’odeur de la pluie » de Cédric Sapin-Defour
C’est le grand succès inattendu de ce printemps en librairie. Alors, évoquons encore la place des animaux dans nos vies.
L’auteur fait une déclaration d’amour à son chien « Ubac »
L’histoire d’Ubac, un bouvier bernois dont l’auteur livre un portrait saisissant, de sa naissance à sa mort. Montagnard de 48 ans qui vit pourtant au plus près de la nature, depuis son enfance, l’auteur va se redécouvrir. Il ose dire, dans un récit touchant, fort bien écrit, qu’il aime son chien. Il est donc possible d’avoir une relation singulière à cet animal ouvrant ainsi des interrogations philosophiques sur notre humanité.
« Ubac » est un bon chien, la bonté en personne
L’auteur mesure comment la bonté, l’attention aux autres réclament une épaisseur morale au-dessus de la moyenne. Pour un humain, c’est plus facile de fuir, de se fâcher, de grogner. La bonté n’est a priori pas une évidence chez l’animal et pourtant son chien repérait vite, dans un groupe, plus finement que lui, ceux qui, en dehors de lui, avaient besoin de sa présence. « Ubac » avait une capacité pour repérer, au sein d’une assemblée, la personne en souffrance à laquelle il offrait un contact physique.
Une réelle communication
Grâce au chien, vivre l’instant présent
Le chien voit ce que l’homme ne voit plus dans la nature. Il est épris de l’instant, de la minute dans laquelle il se trouve. Il ne refuse rien de ce que lui promet la vie, au moment même où il la vit. L’être humain est rarement aligné sur l’instant. Observer un chien, c’est se rappeler qu’une vie, c’est cela : une succession de secondes et de minutes. Nous les êtres humains, nous avons besoin que la fragilité ou la fin de l’existence viennent rôder autour de nous pour que nous nous souvenions de la richesse du présent. Le chien démontre que le triomphe de l’instant supporte tout à fait une vie heureuse et légère.
Que conclure?
Que ce récit est une histoire d’amour, de vie et de mort, utilisant le fameux trio de la littérature. Dans le livre « Son odeur après la pluie », deux êtres n’appartenant pas à la même espèce sont ainsi uniq : un homme et son chien. Un bouvier bernois qui, en même temps qu’il grandit, prend, dans tous les sens du terme, une place toujours plus essentielle dans la vie du narrateur.
Stock – Mars 2023