Le monde est foutu, c’est trop tard

Dans cet essai inattendu pour cet auteur de romans policiers, Fred Vargas dénonce les lobbies qui tiennent les gouvernements sous leur coupe, toutes les pratiques irresponsables qui conduisent l'humain à détruire la planète. Pour elle, il est déjà trop tard.

Dans « L’Humanité en péril », l’auteure dit avoir cherché des milliers de références précises pour rédiger un constat implacable. C’est l’avenir de la Terre, du monde vivant, de l’Humanité qui est en jeu.

Celle qui a été chercheuse pendant 15 ans au CNRS, archéologue et docteure en archéozoologie, s’est donnée comme mission de mettre toutes les informations disponibles à portée de ses millions de lecteurs habituels. « Hantée du matin au soir » par la crise climatique et environnementale. Elle aimerait vendre ce livre autant que ces polars.

Elle a découvert que le problème qui désormais la « hante du matin au soir » était pire qu’elle ne l’imaginait. « Je pensais être informée, mais je me suis aperçue que j’étais presque aussi désinformée que les autres, et cette désinformation m’a scandalisée. Je la trouve criminelle », insiste-t-elle.« Ça me rend folle ! Si on s’y était pris il y a 40 ans, à commencer à faire progressivement les transitions, à booster la recherche, à abaisser les productions… » Mais « les gouvernements sont pris comme dans une toile d’araignée, ils ne peuvent pas sortir de ce modèle productiviste de la surabondance, imposé par les lobbies », se désole la romancière.

Son constat connu (épuisement des matières premières, pénurie d’eau, déforestation, émissions des gaz à effet de serre responsables du réchauffement, échecs des différentes Cop sur le climat, ….) est très puissant.

Elle termine son ouvrage par des suggestions pour tous les citoyens que nous sommes. Puisque les gouvernants sont impuissants ou manipulés, c’est à nous de foncer.