« Du bon usage des arbres » de Francis Hallé

C'est un vrai plaidoyer d'un immense spécialiste des arbres.

Pourquoi ce plaidoyer pour l’arbre des rues et des parcs ?

A l’attention des élus et des collectivités publiques, un petit cours sur l’arbre, sa gestion, sa culture, son rôle dans la ville, afin qu’il ne soit pas menacé par l’incompétence, le souci de rentabilité, le principe de précaution, le mépris de tout ce qui vit, quand ce n’est pas tout cela à la fois.

Dans le sens  de l’histoire pour sauver l’humanité

Il y a quelques années, Peter Wohlleben a ravi ses lecteurs avec des informations attestées par les biologistes depuis des années, notamment le fait que les arbres sont des êtres sociaux. Ils peuvent compter, apprendre et mémoriser, se comporter en infirmiers pour les voisins malades. Ils avertissent d’un danger en envoyant des signaux à travers un réseau de champignons.

Que peut-on en retirer concrètement ?

Une étude montre que les capacités d’attention obtenues par 40 minutes de marche dans la nature sont plus grandes que celles obtenues par 40 minutes de relaxation passive (musique douce  ou lecture).Certains philosophes ont loué les vertus de la nature et les bienfaits de s’en rapprocher. Rousseau parle longuement de la nécessité d’une reconnection à cette nature. Ses écrits témoignent de la sérénité  vécue à son contact notamment sur une île au milieu du lac de Brienne en Suisse. Dans dans « les rêveries du promeneur solitaire », il montre combien l’immersion dans la nature permet un réel ancrage dans le présent et favorise l’émergence de sentiments profonds de calme et de joie. Il s’agit pour le philosophe, d’un état de sérénité qui correspond momentanément à tous les besoins du corps et de l’esprit. Le philosophe qui a poussé le plus loin l’expérience de l’immersion dans la nature et sans doute Henry David Thoreau qui décide au milieu du XIXè siècle d’aller vivre pendant deux ans dans une forêt. Il a consigné son expérience dans le célèbre « Walden ou la vie dans les bois ».

Un réel danger aujourd’hui

Les arbres sont des êtres vivants et nos protecteurs. Ils ne sont pas que du mobilier urbain. Ils méritent le respect. Prévoyons pour chaque arbre planté, un volume suffisant pour sa couronne et ses racines lorsqu’il sera devenu adulte : cela rend les tailles inutiles. N’oublions jamais qu’un arbre non taillé n’est pas dangereux.

C’est inexcusable

La sécheresse a démontré l’importance des arbres et on constate encore l’abattage d’arbres centenaires au prétexte que l’on va replanter d’autres arbres pour les remplacer. Ce n’est pas honnête. Dix jeunes arbres ne peuvent pas remplacer un grand et vieil arbre abattu : c’est une contrevérité sociale, écologique et financière.
Aimez vos arbres et vous aurez la satisfaction de constater que vos concitoyens vous en témoigneront de la gratitude.

Laurent Tillon a ému les lecteurs avec le chêne Quercus

Actes Sud-2 octobre 2011

Commander